En déplacement en Mayenne mardi dernier, Lydie Bernard, 3e vice-présidente du Conseil régional Pays de la Loire et présidente de la Commission Agricultures, agroalimentaire, alimentation, forêt, pêche et mer, s’est rendue sur l’exploitation du Gaec Thireau à Saint-Cyr-le-Gravelais. Au menu : visite de l’atelier avicole et échanges avec les responsables de la FDSEA.
Accompagnée de son homologue, Florence Désillière, éleveuse à Saint-Cyr-en-Pail, le déplacement de la conseillère régionale en présidence des dossiers agricoles a débuté mardi 23 juillet, par la visite de deux entreprises agroalimentaires du Nord Mayenne (Teba Pail à Pré-en-Pail et My Pie à Gorron). Avant de se rendre ensuite, vers 16 heures, à Saint-Cyr-le-Gravelais, auprès du Gaec laitier et avicole de la famille Thireau où quelques membres de la FDSEA l’attendaient. Au cours de la visite d’un des deux bâtiments de volailles de l’exploitation (2 200 m2, en contrat avec Huttepain aliments), récemment rénové, Isabelle Thireau, l’une des quatre associés du Gaec, présidente de la section avicole du syndicat, a introduit la question de la compétitivité de la filière avicole française. La visite terminée, l’échange s’est notamment élargi sur la stratégie du Conseil régional en faveur de l’élevage, la santé des différentes filières de qualité, ainsi que le cadencement de traitement des demandes d’accompagnement par le PCAE (Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles).
L’avenir de l’élevage en question
Evoquant la stratégie « Elevage » du Conseil régional, Lydie Bernard a commencé ses propos par souligner que « notre région a une grande chance, celle d’avoir une forte diversité de productions végétales et d’élevages ». Etayé d’un benchmark « réalisé par un cabinet extérieur au monde agricole afin de nous comparer à d’autres secteurs d’activités », notre démarche vise d’abord à associer à la réflexion de nombreux acteurs du secteur. « C’est un point essentiel », martèle Lydie Bernard avant de poursuivre sur le cadencement de travail tenu ces derniers mois. « Trois Comités d’orientation régional de l’élevage (Corel), des contributions écrites, une trentaine de visioconférences avec tous les secteurs… Les banques, les coopératives, les syndicats, etc., ont été consultés », assure-t-elle. De ces travaux ressortent cinq lignes de force : le renouvellement du capital humain, l’autonomie et résilience, les performances économiques et environnementales, les synergies entre productions végétales et animales et pour finir, comment contribuer à améliorer le pilotage des entreprises agricoles. « Au total, ce seront près de 180 propositions qui devraient être reprises et dévoilées l’hiver prochain », annonce la vice-présidente de Région.
Le fragile équilibre des Siqo
Selon le dernier recensement agricole, produits et filières de « qualité » en Pays de la Loire via les Siqo (signes d’identification de la qualité et de l’origine) concernent 15 % des exploitations en Mayenne. « Vous êtes au niveau de la moyenne régionale », précise Lydie Bernard. Avant de poursuivre sur les difficultés que rencontre la filière biologique, rappelées par Florent Renaudier, président de la FDSEA. « Nous devons nous interroger si cette crise est de nature conjoncturelle ou structurelle… Sans doute un peu des deux à la fois, analyse Lydie Bernard. Les réponses ne sont donc pas forcément les mêmes à apporter ». Comment également adapter les bâtiments d’élevage à la demande des consommateurs, donc aux besoins des entreprises agro-alimentaires, entre le label et le conventionnel. « La montée en gamme peut être un risque, car cela ne répond pas toujours aux habitudes de consommation, la difficulté de la filière volailles en Label Rouge en est l’illustration », souligne Isabelle Thireau, rejointe par Mickaël Guilloux, éleveur de porcs à Astillé et secrétaire général de la FDSEA. « On doit répondre au marché avant tout. Les filières labellisées, qui bien souvent sont de dimensions plus petites que les filières traditionnelles, n’ont pas toujours l’agilité pour le faire. Une production spécialisée, c’est une production plus exposée au risque… C’est encore une question de compétitivité », insiste celui qui est aussi président du Comité régional porcin.
Du mieux pour les PCAE ?
Concernant les dossiers PCAE, lors de la mise en place de la programmation actuelle, il restait 2 500 dossiers, non traités par les DDT, de la programmation précédente. La Région a donc dû absorber un trop-plein de dossiers. « Il faut rappeler que les investissements de la précédente programmation (NDLR : 2015-2022) doivent être réalisés par les exploitants avant le 31 décembre 2024 », insiste Florence Desillière, qui suit spécifiquement ce dossier pour la Région. « Nous mettons une priorité sur ces dossiers ! Le retard se réduit », assure-t-elle. Aucun report ne sera alors possible, pour les agriculteurs, il faudra avoir suivi la formation PCAE dite « démarche de progrès », avant la fin d’année. En parallèle, les deux conseillères en profitent pour souligner le travail de simplification engagé par la Région concernant la nouvelle programmation du dispositif. « Pour 2025, ce seront les mêmes investissements financés qu’en 2024, mais avec des règles simplifiées », indiquent-elles, en écho aux revendications agricoles de ces derniers mois.