Jeudi matin 5 septembre, la FDSEA organisait un temps fort avec les parlementaires mayennais. Le rendez-vous était donné à la Maison des agriculteurs, à Changé. Au menu des échanges : faibles rendements des moissons, comptabilité des exploitations, aspect sanitaire et loi « Entreprendre en agriculture».
Cinq élus mayennais ont répondu à l’appel de la FDSEA 53, à l’occasion du traditionnel petit-déjeuner des parlementaires : les sénateurs Guillaume Chevrollier et Élisabeth Doineau, ainsi que les députés Guillaume Garot, Géraldine Bannier et Yannick Favennec. Du côté du syndicat agricole, Florent Renaudier, président de la FDSEA 53, était accompagné de Mickaël Guilloux, secrétaire général, et de Jean-Yves Guérot, secrétaire général adjoint. C’est par un tour général de l’actualité agricole en Mayenne que la matinée a débuté. Parmi les sujets brûlants à l’ordre du jour, le bilan des moissons et la situation sanitaire (FCO, grippe aviaire, MHE) ont été abordés respectivement par Mickaël Guilloux et Jean-Yves Guérot.
Moissons : 30 % de récolte en moins en Mayenne
« Nous savions que les moissons ne seraient pas exceptionnelles, mais finalement, on est plus proches du catastrophique. Nous avons environ 30 % de récolte en moins en Mayenne, par rapport à 2023. Chez certains agriculteurs, ça peut aller jusqu’à 50 % de perte sur les céréales avec, qui plus est, des prix qui ne sont pas à la hauteur des années habituelles. Et puis quand on n’a pas de blé, on n’a pas de paille. C’est la double peine. Cette situation met les trésoreries en difficulté », a déclaré Mickaël Guilloux. Justement, les derniers résultats des fermes mayennaises étaient également au programme de la matinée. « La comptabilité des exploitations demeure une grosse inquiétude », a souligné Florent Renaudier. Le syndicat agricole s’est notamment montré très préoccupé à l’égard des agriculteurs mayennais engagés en bio au regard de leurs exercices précédents et d’une situation de marché toujours tendue en 2024.
Situation sanitaire des ruminants : trois maladies inquiétantes
« Le sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO) est arrivé dans l’Orne, ce qui fait que nous, en Mayenne, sommes entrés en zone régulée avec comme urgence la désinsectisation », a contextualisé Jean-Yves Guérot. « Heureusement, la vaccination est gratuite pour la FCO 3, tandis qu’elle est payante pour la FCO 8 », a-t-il complété. La situation sanitaire provoquée par la FCO est préoccupante et contraignante, notamment pour la vente de bêtes et les concours selon les zones établies pour chaque département, comme pour la MHE (maladie hémorragique épizootique). Au niveau national, il existe 344 foyers de MHE, dont 163 depuis la semaine passée. Éleveur de volailles, Jean-Yves Guérot est bien placé pour parler également de la grippe aviaire. « On a connu trois cas récents d’influenza aviaire en Bretagne. En règle générale, c’est plutôt contenu pour le canard grâce aux vaccins. Mais les vaccins n’existent que pour les canards… » À noter qu’une rencontre aura lieu le mardi 10 septembre avec la DDETSPP 53 afin de réaliser un bilan sanitaire et d’éclaircir la situation auprès de la FDSEA 53.
Simplification administrative : « reprise des travaux nécessaires »
Enfin, le petit-déjeuner des parlementaires s’est conclu par le sujet majeur : la simplification administrative pour laquelle le syndicat agricole demande une « reprise des travaux nécessaires ». Le projet de loi « Entreprendre en agriculture », constitué de mesures visant à donner une réelle ambition à l’agriculture française, a pour objectif de redonner de la visibilité aux femmes et aux hommes qui font vivre les territoires. Elle présente et propose un texte « clés en main », selon le président de JA Pierrick Horel, qui reprend le Projet de loi d’orientation pour l’agriculture (PLOA), « suspendu depuis la dissolution de l’Assemblée nationale », comme l’a rappelé son homologue de la FNSEA, Arnaud Rousseau. « Le PLOA est aujourd’hui un dossier grippé, bloqué, caduc », a rappelé jeudi matin le président de la FDSEA 53. Selon Florent Renaudier, ce projet de loi « Entreprendre en agriculture » doit donc réenclencher la dynamique. Pour rappel, cette proposition s’articule autour de six titres, regroupant une quarantaine d’articles : réaffirmer et conforter notre souveraineté alimentaire, accompagner les transitions et pouvoir produire, garantir le revenu des agriculteurs et renforcer notre compétitivité, proposer un métier attractif et répondre à l’envie d’entreprendre, orienter la transmission et oser l’installation des jeunes et, enfin, simplifier le quotidien des agriculteurs et alléger leurs contraintes. De par la situation politique, le député Guillaume Garot a proposé de se revoir « à l’automne. Le jour où l’on connaît un nouveau gouvernement, ce projet de loi méritera un vrai temps de travail ».