Le réseau FDSEA poursuit ses réunions d’hiver avec, toujours dans les discussions, les sujets d’actualité du monde agricole.
Cap sur la régulation collective des corvidés à Laval Ouest
« Ils sont de retour ! ». Constat sans équivoque fait par l’un des agriculteurs présents lundi dernier à la réunion cantonale de Laval Ouest, en parlant des corbeaux et des corneilles amassés dans ses parcelles. Réunis à Changé chez leur président cantonal Jean-Yves Guérot, les adhérents du syndicat ont dressé comme à l’accoutumée les dossiers qui font l’actualité agricole, de la taxe sur le GNR au ratio des prairies permanentes en passant par le prix du lait… L’occasion aussi de rappeler que le canton est retenu cette année comme territoire cible pour les actions de lutte collective contre les corvidés. Si certains ont raté la première réunion d’informations qui s’est tenue le 29 novembre dernier, tous ont noté la prochaine date de réunion fixée au 14 février, à 14h, à la Maison des Agriculteurs. Cette réunion sera en effet cruciale pour préparer la phase opérationnelle de mobilisation des bénévoles et de leurs cages, prévue de mi-mars à mi-juin prochain.
Bais/Evron : l’imbroglio des prairies permanentes à la loupe
Également mobilisé sur les réunions d’hiver, Florent Renaudier est intervenu mercredi 24 janvier soir à Voutré. L’occasion pour les adhérents des cantons de Bais et d’Evron d’avoir des précisions du président de la FDSEA sur les dossiers du moment. A commencer par la nouvelle offre du syndicat, anglée sur la mutuelle de groupe pour les actifs. Puis sont rapidement venues les questions sur l’évolution négative du ratio régional des prairies permanentes (pour rappel de -5,20% entre 2018 et 2023) et les conséquences engendrées sur leurs exploitations. « Nous n’avons toujours pas les chiffres départementaux. La Draaf et la DDT non plus vraisemblablement, enfin c’est ce qu’elles nous disent, regrette le président. Or, c’est justement un élément crucial pour qu’on comprenne précisément pourquoi le ratio a décroché aussi fortement. Ce que l’on sait déjà, c’est qu’il y a 16% de dossiers mayennais en moins déclarés à la Pac entre mai dernier et mai 2022. Et que ces dossiers sont principalement ceux d’anciens exploitants, bien souvent avec des prairies permanentes, qui ont plutôt fait le choix de la retraite plutôt que des aides Pac en 2023. On peut les comprendre… ». Florent Renaudier insiste sur deux autres points. Le premier, c’est celui des exemptions à l’interdiction de retournement des prairies et l’autorisation à demander pour convertir celles-ci. « Les services du ministère ont communiqué le mois dernier sur trois exemptions dont l’une est liée au statut de JA, les autres aux situations d’agriculteur en difficulté et d’agriculteur ayant plus de 75% d’herbe. Des formulaires ad hoc ont été transmis, avec incitation à les renvoyer avant le 2 et le 15 janvier. Je le redis, à ce stade, notre préfet de Région n’a pas encore validé ces exemptions. Et c’est bien à lui que revient cette responsabilité ! Nous, nous ne sommes pas pour laisser croire aux exploitant qu’ils vont en bénéficier, car nous n’en savons rien… ». Le second point porte sur le niveau de réimplantation demandé à chacun. « Tous ceux qui ont contribué à la baisse du ratio régional doivent logiquement recevoir un courrier de la DDT, leur indiquant la surface et/ou le pourcentage de prairies à réimplanter. Personne ne sait vraiment quand ces courriers vont nous arriver – ils ont déjà pris du retard -, ni même ce qu’ils vont contenir. Car il n’est pas certain qu’on demande aux exploitants de réimplanter toutes les surfaces retournées. Il est aussi possible que la période de rétroactivité choisie pour cibler tel ou tel exploitant soit plus large que celle prévue… ». Un énième imbroglio administratif qui vient ainsi s’ajouter à la liste déjà longue des exaspérations du terrain…
Mayenne-Est : en route pour la mobilisation
Ce mardi 23 janvier, en soirée, lors de la cantonale de Mayenne-Est, c’est la mobilisation à venir qui était au coeur de la réunion avec une question centrale : « Comment communiquer correctement nos difficultés et nos revendications ? » Ont été discutés pêle-mêle : la surtransposition réglementaire, les distorsions de concurrence, les injonctions contradictoires, le millefeuille administratif, la nonapplication de la loi Egalim que les GMS tentent de contourner en limitant leurs achats en France, l’augmentation des charges et la baisse des revenus, la perte de la souveraineté alimentaire, les importations de produits de faible qualité… « Les agriculteurs n’ont jamais pu décider des prix auxquels vendre correctement leurs produits, il faut que cela change ! » Au-delà des difficultés, c’est aussi l’image de l’agriculture qui est en jeu. « Aujourd’hui, qui connaît encore quelque chose au métier d’agriculteur ? » Le souhait commun, c’est aussi de communiquer sur un métier pratiqué par passion, mais qui connait une crise de vocation. « Si nous voulons préparer l’avenir, il faut que l’agriculture redevienne une priorité pour le gouvernement et que l’alimentation soit le problème de chacun. »
Cantonale à Gorron : « dans l’attente des annonces du Premier ministre »
Jeudi 24 janvier en soirée, à Carelles, dans le canton syndical de Gorron, les agriculteurs adhérents de la FDSEA 53, se sont réunis après une grande journée de manifestation sur le département. Le principal sujet de conversation de la réunion a bien sûr été le débrief de cette journée. Une satisfaction générale, c’est fait ressentir : « La manifestation s’est bien passée, c’est rassurant de voir que nous sommes largement encouragés par les Mayennais ». Malgré toute cette positivité retirée de cette journée d’action, les agriculteurs restent sceptiques quant à la capacité du Gouvernement à aller plus loin qu’un simple effet d’annonce. « Le problème n’est pas conjoncturel, c’est plus profond que cela, la machine ne fonctionne plus ! » C’est donc tout naturellement que de prochaines manifestations ont été envisagées. « Pourquoi pas du tractage en GMS ? Les délais de négociations se terminent bientôt, il faut signaler que nous ne lâcherons pas. » La balle est dans le camp du Gouvernement. C’est de sa capacité à répondre aux attentes du monde agricole que dépendra la suite des mobilisations. En attendant les annonces gouvernementales, du côté des agriculteurs, on se tient prêt.
A vos agendas ! Canton de Loiron, mardi 30 janvier – 20h15 – Salle des associations de St Cyr le Gravelais |