La réouverture des négociations commerciales sur les produits alimentaires, sous peine de « name and shame », est semble-t-il devenue la seule arme pour rendre du pouvoir d’achat aux consommateurs, en oubliant ce que représentent les postes de l’énergie, du logement, du transport dans le budget des ménages !

Les élus de la FNPL n’ont pas attendu ces derniers jours pour se mobiliser, de contacts « officieux » à courrier officiels, ils sont allés sur tous les fronts pour exprimer notre profond désaccord sur ces propositions destructrices pour la filière laitière en général et son amont en particulier.

Ainsi, il semble bien que nous ayons été entendus à Bercy, le ministère ayant précisé à Agra que le lait n’était pas concerné par les renégociations à l’issue d’une réunion entre Bruno Le Maire et les distributeurs le 11 mai. Il a tout de même fallu une intervention de Thierry Roquefeuil face à Yves Calvi sur BFM prévenant qu’« avant d’aller dans le mur, [les producteurs] iront dans les supermarchés » pour avoir confirmation que nous n’étions pas concernés !

Nous rappelons à toutes fins utiles que la MPA est non négociable, conformément à EGalim 2. Ni les tensions sur le pouvoir d’achat ni la conquête de parts de marché par les industriels ou distributeurs ne doivent pas permettre un retour en arrière, c’est la loi. Nous considérons qu’en 2023 c’est le marché intérieur qui doit permettre le maintien d’un prix rémunérateur pour les éleveurs à hauteur de celui de 2022, d’où notre intransigeance sur le fait que les négociations ne doivent pas être réouvertes pour la filière laitière.

Ces derniers mois, les relevés de prix ont commencé à voir réapparaitre ça et là du lait 1er prix qui ne peut permettre une juste rémunération des producteurs. Les premières mobilisations de ces derniers jours le confirment. Et vu les déclarations de Michel-Édouard Leclerc sur sa volonté de s’approvisionner à l’étranger, il est plus que jamais de mise de faire preuve de la plus grande vigilance et de multiplier les mobilisations en GMS. La construction du prix en marche avant fonctionne, mais sa mise en place est trop fraiche pour que l’aval ne revienne pas à ses vieux démons au moindre prétexte. Nous devons rester vigilants et mobilisés.