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Interview réaction au retrait du S-métolachlore

Romain Devaux
Le 26/04/2023 à 14:40 I Soyez le 1er à déposer un commentaire

Producteur à La Chapelle-Rainsouin et président de la Section Grandes Cultures de la FDSEA, Olivier Duhamel réagit au retrait de la molécule annoncé.

L’Anses a confirmé le 20 avril dernier le retrait des autorisations de mise sur le marché de 13 produits à base de S-métolachlore. Comment réagissez-vous à cette annonce ?
Oliver Duhamel : Le S-métolachlore est un herbicide à action racinaire antigerminative de prélevée ou de post-levée précoce. Après l’interdiction de l’usage des néonicotinoïdes en enrobage de semences, c’est un nouvel allié des producteurs de grandes cultures qui est interdit. Le S-métolachlore s’ajoute donc à une longue liste de produits qui nous est retirée, ce qui restreint fortement nos capacités de production alors que la question de la souveraineté alimentaire reste au cœur des préoccupations actuelles.

À l’occasion du prochain comité de gestion des substances actives de la Commission européenne du 24 et 25 mai, la France veut porter la demande de statuer « sans délai » sur le retrait du S-métolachore. Comment interprétez-vous cette intention ?
O.D. : La procédure engagée par l’Anses de retirer les produits à base de S-métolachlore intervient alors que la procédure européenne de réexamen de l’autorisation de mise sur le marché de cette substance est toujours en cours. On ne peut en effet que déplorer le décalage avec le calendrier européen... C’est le dossier habituel des distorsions de concurrence qui est ici exposé. Même si là on se situe uniquement sur le plan européen… Ce décalage va provoquer une nouvelle situation de surtransposition réglementaire et donc des distorsions de concurrence avec les autres États membres. La France dit vouloir faire en sorte que les règles d’utilisation des produits à base de S-métolachlore soient les mêmes pour tous les agriculteurs européens, avec une utilisation jusqu’en octobre 2024. Cette échéance, ainsi que rapport de l’Efsa, permettraient ainsi de viser un alignement des calendriers d’interdiction national et européen. Si je le dis à nouveau regretter le retrait de la molécule, on ne peut que saluer cette intention d’alignement des règles…


Néonicotinoïdes, prosulfocarbe, phosphine, S-métolachlore… Etes-vous inquiet par l’allure à laquelle se font les retraits de molécules, allure qui semble être finalement donnée par l’Anses ?
O.D. : Oui, on doit en effet s’inquiéter du retrait successif de molécules essentielles à la production agricole et au maintien des filières compétitives. Deux mots sur la phosphine : jusqu’alors, la phosphine protégeait les cargaisons de céréales françaises destinées à l’exportation vers les pays tiers. L’Anses interdit son utilisation dès ce 25 avril 2023. Même si le ministre a assuré que la France devrait continuer d’exporter des céréales auprès des pays tiers grâce au cadre du droit européen, la France a quand même un incroyable talent, celui d'interdire ce qui est obligatoire partout ailleurs… Le sanitaire et l’environnemental, c’est certes important mais l’Anses n’a tout de même pas vocation à décider de tout, tout le temps, en dehors du champ européen et sans penser aux conséquences pour nos filières ! C’est au ministre d’arbitrer ces questions, pas à l’Anses…

Le Gouvernement a justement annoncé durant le Salon de l'agriculture un plan d’action stratégique pour l’anticipation du retrait des substances actives et le développement de techniques alternatives de protection des cultures. Vous y croyez ?
O.D. : C’est en effet inscrit dans les travaux en cours sur la planification écologique et la nouvelle stratégie nationale sur l’utilisation des produits phytopharmaceutiques, annoncée par la Première ministre pour une fin prévue cet été. Seulement, si le recours au désherbage mécanique est dans certains cas envisageable en substitution, son usage n’est pas possible pour tout type de culture. Je crains malheureusement que ce soit l’une des rares propositions qui nous soient faites. Nous le répétons, pour nous ce sera « pas d’interdiction sans solution » ! J’attends de voir ce qui va en ressortir, je ne suis pas forcément très confiant…



   

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