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Election présidentielle : 3 chantiers prioritaires pour enrayer la baisse spectaculaire de production de viande bovine en FrancePauline COLLET GASTINEL
Le 28/03/2022 Ã 17:16 I
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Alors que les candidats à l’élection présidentielle participeront ce mercredi 30 mars à un « grand oral » organisé par le Conseil de l’Agriculture Française, la Fédération Nationale Bovine rappelle quels sont les 3 chantiers de court terme que devront mener le Président de la République et son Gouvernement pour assurer le « sauvetage » du secteur de la viande bovine, en France. Un secteur au sein duquel baisse drastique de production et pénurie sont, déjà , des réalités. Moins 2000 éleveurs par an depuis dix ans et moins 650 000 vaches en cinq ans, en France. A une heure où l’enjeu de souveraineté alimentaire est au coeur des préoccupations, voilà des chiffres qui devraient inquiéter les candidats. Une inquiétude d’autant plus fondée que les éleveurs de bovins font bien plus que nourrir les populations. Ils sont des acteurs indispensables de leur territoire. Ils façonnent des paysages, entretiennent des prairies, contribuent concrètement à la préservation de la biodiversité. Le modèle de production qu’ils ont réussi à préserver jusqu’à aujourd’hui est le symbole de ce que prônent les discours politiques, en matière de durabilité. Un modèle familial, basé sur une valorisation de l’herbe – qui représente 80% de la ration des animaux – et une autonomie alimentaire du troupeau. En moyenne, 90% de l’alimentation des bovins de race à viandes sont produits par les éleveurs, sur leur ferme. La période que nous traversons le démontre : cette autonomie est un atout majeur. Malheureusement, faute de prix rémunérateurs, faute de protection suffisante par les politiques publiques, ce modèle comme celles et ceux qui le font vivre, est donc en voie de disparition. â†' Faire appliquer strictement la loi EGALIM 2 à tous les opérateurs de la filière viande bovine. La contractualisation obligatoire, reposant sur une mécanique de construction des prix basée sur le coût de production de référence des éleveurs, est en place depuis le 1er janvier 2022 mais se déploie beaucoup trop lentement. L’Etat doit jouer son rôle de gendarme, à tous les niveaux de la filière, pour faire en sorte que cette obligation souhaitée par le Gouvernement soit respectée. L’heure n’est plus à la confiance, la pédagogie ou l’incitation, mais au contrôle et à la sanction. â†' Finaliser la réforme des outils de gestion des risques en agriculture, pour protéger vraiment les éleveurs face aux aléas climatiques. Concrètement, les décrets pris en application de la loi adoptée en février dernier devront, en ce qui concerne la prairie, assurer un déclenchement de l’assurance dès 20% de pertes, une prise en charge du coût de l’assurance par l’Etat à hauteur de 70% et un relai par la solidarité nationale dès 30% de pertes. Pour une protection efficace, les indemnisations devront couvrir au maximum la valeur des pertes, au regard des possibilités offertes par la règlementation européenne. D’autre part, si la France entend conserver un élevage bovin allaitant à l’herbe et autonome, elle devra trouver les solutions, à Bruxelles, pour lever le principal blocage à la réussite de cette réforme : l’obligation de se référer à une période courte, la moyenne triennale ou la « moyenne olympique quinquennale », pour évaluer les pertes. Au rythme actuel du changement climatique, les éleveurs pourraient, dans le cas contraire, très vite se voir privés de toute protection ! â†' Assurer la mise en cohérence concrète et rapide des politiques européennes agricoles, environnementales et commerciales de l’UE, à travers l’application de « mesures miroir » dans la règlementation sectorielle européenne relative au secteur de la viande bovine et de « clauses miroir » systématiques dans la conditionnalité tarifaire des accords commerciaux. En respectant un principe simple, de bon sens : si l’Union européenne a imposé aux producteurs européens des normes de production visant à protéger l’environnement et la santé, alors elle doit, également, les imposer aux producteurs des pays tiers dès lors qu’ils souhaitent commercer sur le marché européen. Cette exigence de réciprocité des normes de production est un préalable non négociable à toute nouvelle ouverture du marché européen à des viandes bovines issues de pays tiers, dans le cadre d’accords commerciaux. Il en va de la protection de la durabilité du modèle d’élevage bovin français, mais aussi de celle de nos capacités de production de viandes bovines, directement menacées par la concurrence déloyale de ces viandes importées. Car il est une évidence qu’il semble bon, aujourd’hui, de rappeler : il serait inconscient d’opposer l’enjeu de souveraineté alimentaire avec celui de durabilité. Tweeter Ecrire un commentaire |
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