Ce n'est pas l'ancien président de JA national qui était convié sur une ferme mayennaise ce vendredi matin, mais bien le député européen Renew bien au fait des échanges sur la PAC qui se tiennent actuellement à Bruxelles... 'La future Pac doit notamment être votée en plénière à partir du 21 octobre. Une fois votée, la réforme sera discutée en trilogue, ce qui laissera encore, espère Jérémy Decerle, des possibilités d’approfondir et de développer certains points'.

Priorité à l'élevage et aux éleveurs
A Argentré, l'EARL de la Pléchardière enregistre une baisse de 34% des soutiens compensatoires depuis l'ancienne réforme de la PAC (de 2014 à aujourd'hui). Florent Renaudier, président de la FDSEA, insiste donc sur la nécessité 'pour cette nouvelle PAC de conforter les soutiens directs aux agriculteurs'. Indiquant le premier pilier via majoritairement les paiements de base (les 'DPB', amenés à être rebaptisés 'BISS' pour Basic Income Support for Sustainability, en français 'le soutien de base au revenu pour la durabilité'), l'aide à l'installation, les soutiens à l'élevage, tout en assurant la nécessité d'un retour à une PAC plus simple et plus commune, pour limiter les distorsions de concurrence entre états membres 'malheureusement déjà socialement trop présentes'.

Le secrétaire général de la FDSEA, Mickaël Guilloux, martèle quant à lui sur le fait que 'l'un des enjeux de cette Pac est celui de notre souveraineté alimentaire. Aller trop vite ou trop fort sur des mesures vertes ne peut que nuire à notre compétitivité.' Visant par là-même le potentiel contenu des futurs éco-programmes ('écoschemes'), et certaines mesures du second pilier, possibles pierres d'achoppement pour les agriculteurs mayennais...

Pour Jérémy Decerle, la question de la distribution des soutiens compensatoires doit notamment être repensée : ' il faut essayer d’adapter le système de distribution des aides en fonction des hommes et des femmes et non pas en fonction des hectares '. Et dit regretter le manque d'objectifs à ce jour en matière de démographie agricole, d’organisation de filière pour retrouver de la valeur ajoutée, ou de mise en place d’outils de gestion des risques... ' La Pac doit répondre aux objectifs des agriculteurs, pas imposer des objectifs que doivent atteindre les agriculteurs...'.

Hasard du calendrier, ce 16 octobre démarrait le versement de l'avance PAC, réclamée chaque année par la FNSEA. Une avance fixée à hauteur de 70 % des montants finaux pour les aides directes, largement attendue par les agriculteurs mayennais qui, comme beaucoup de leurs homologues, subissent des conséquences climatiques obligeant notamment à devoir acheter des fourrages supplémentaires...