Le président Thierry Roquefeuil a annoncé lors de l'AG de Vannes en 2018 : « Désormais, la FNPL va aussi s'occuper des animaux, des veaux et des vaches de réforme » ce qui a constitué quand même une petite révolution.

La FNPL a donc créé un groupe viande, j'y ai travaillé avec des administrateurs et des éleveurs de toute la France. Nous avons d’abord cherché à voir ce qui ne fonctionnait pas : « le prix du veau n'est pas à la hauteur de ce que les producteurs peuvent attendre et mériter, à peine la valeur de 250 l de lait » comme le résume notre secrétaire général Daniel Perrin.

Si l’on met en perspective les liens très forts qui existent entre l'institut et la FNPL, le besoin d'avoir des références techniques et scientifiques supplémentaires et la reprise possible de la ferme de Mauron, nous avions là un alignement des planètes que nous ne devions pas laisser passer.

Avec le soutien de Marie Christine Le Quer, ma collègue du conseil départemental du Morbihan, nous avons pu facilement discuter d’éleveuse à éleveuse et trouver des terrains d'entente. La reprise de la ferme des Bouviers par l’Idele avec le soutien de différents partenaires dont le CNIEL, sous l’impulsion de la FNPL, est donc une réalité, et c’est pour moi une satisfaction tant personnelle que professionnelle.

L’objectif des travaux menés ici à la ferme est de permettre à l’agriculteur, dès le choix de la paillette, de savoir à quel marché il destine le veau qui va naître. Pour l'instant ce n’est pas le cas « c'est la cueillette du marchand. Il passe il prend ce qu'il y a et en général on n'a jamais l’animal qu’il faut au moment où il faut », comme le dit Marie-Thérèse Bonneau. Nous avons tout à créer pour ce marché et c'est un beau défi pour satisfaire des consommateurs qui ont besoin de cette viande. Nous allons apporter des références techniques et économiques et éclairer le choix des producteurs et ainsi montrer que la viande issue du troupeau laitier n’est en rien un sous-produit du lait, mais une entité à part entière de nos élevages et sera à l’avenir une part non négligeable de nos revenus.

Si l’on pousse le raisonnement plus loin, dans le cadre du plan de filière « France, Terre de Lait » et des discussions que nous menons avec les ONG environnementales, les travaux menés ici sont importants, car comme l’affirme Philippe Faverdin directeur de recherche à l‘INRAE : « la viande du lait a moins d’impact environnemental que la viande des systèmes allaitants et pour une raison très simple, tous les coûts alimentaires de la vache sont « pris en charge »  sur les impacts du lait et ne sont pas imputés à la viande et ça, ça joue énormément si on valorise bien la viande du secteur laitier ».

Optimiser la valorisation de la viande issue du troupeau laitier, c’est précisément la mission des scientifiques et des techniciens de l’Idele qui travaillent ici à la Ferme des Bouviers et être le relais motivé de ces données vers les éleveurs est la mienne. Vous pouvez compter sur moi, et au travers de mon engagement sur celui de la FNPL.