La collecte mondiale reste orientée à la baisse en avril 2024 (-0,7% par rapport à avril 2023), et ce malgré le léger redressement des livraisons dans l’UE (+0,6% /avril 2023), et la confirmation du rebond en Australie (+2,5%). La collecte française s’est stabilisée d’une année sur l’autre (+0,1% /2023). Cette stabilité cachait une petite divergence entre la production de matière protéique (+0,7% /2023) et celle de matière grasse (-0,3%). Ce léger redressement de la collecte est à mettre à l’actif de la bonne qualité des maïs ensilage. Les Pays de la Loire ont retrouvé une bonne dynamique (+1,6%), alors que la collecte est restée stable en Bretagne.
La baisse des importations chinoises ralentit globalement depuis le début de l’année. Elles étaient même en légère hausse en équivalent lait en avril, grâce à une hausse des achats de fromages (+23%/2023, niveau record pour un mois d’avril), de crème (+67%) et de beurre (+31%). Les cotations de produits industriels continuent de suivre des trajectoires divergentes entre matières grasses et protéiques. La cotation contrat poudre de lait écrémé stagne à 2 508 € /t à la mi-mai. La cotation CNIEL du beurre industriel a au contraire poursuivi sa progression, à 5 897 € /t en semaine 24 (+150€ sur un mois) ; il s’agit de son plus haut niveau depuis janvier 2023.
Sur le marché intérieur les achats de produits laitiers ont fortement progressé au printemps (+2,6% /2023 en équivalent lait d’après nos calculs). Les ventes ont même atteint un niveau record pour la période sur les dix dernières années (hors période covid). Toutes les catégories ont progressé. En cumul sur un an, les ventes de produits laitiers s’établissent légèrement à la hausse (+0,4% en eq lait contre -2,4% pour le total Produits Grande Consommation). En valeur, la hausse est de +2% /2023.
Le prix du lait standard (38 g/l MG – 32 g/l MP) conventionnel est stable depuis 6 mois. En avril, il s’est maintenu à 432 € /1 000 l (-2% /avril 2023), et n’a donc pas connu de baisse saisonnière. Le prix réel conventionnel s’est établi à 460 €/ 1000 l (-2% /2023). En parallèle, les charges en élevages, d’après l’IPAMPA lait de vache, ont poursuivi leur très lente décrue en avril 2024 (-0,3% d’un mois sur l’autre, à 130,3) et en recul de -4,6% /avril 2023.
Alors que l’agriculture semble la grande oubliée des débats politiques depuis la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier, des textes cruciaux au cœur des discussions parlementaires se trouvent aujourd’hui suspendus, voire abandonnés (évolutions des dispositions EGAlim, projet de loi d’orientation agricole, mesures fiscales…). Nous ne pouvons que le regretter et même le dénoncer, car finalement les principaux pénalisés sont les producteurs eux-mêmes !
Dans cet océan d’incertitudes, la FNPL a une certitude : nous devons rester unis et au combat pour la défense des producteurs de lait, de leur travail qu’ils exercent avec passion. La mission première qui doit nous animer est d’assurer un avenir aux éleveurs, qui soit viable et vivable. C’est en ce sens que le syndicalisme majoritaire a toujours pris ses responsabilités.
Nous saurons reprendre notre bâton de pèlerin pour mener à bien ces combats. Retroussons-nous les manches et allons porter dans les territoires la voix des producteurs laitiers. Une mobilisation de l’ensemble du territoire est essentielle afin que les promesses d’hier deviennent les acquis de demain.