Prisca Thevenot, ministre déléguée en charge du Renouveau démocratique et porte-parole du Gouvernement, était en Mayenne vendredi 17 mai. La FDSEA est allée à sa rencontre pour l’inciter à se faire aussi le relais des attentes des agriculteurs mayennais au plus haut sommet de l’Etat.
Vendredi 17 mai, 12H45. Alors qu’ils clôturaient le séminaire du Groupe de presse agricole Réussir tenu à Laval cette année, c’est au pied levé que Florent Renaudier et Jean-Yves Guérot se sont rendus à la Préfecture pour échanger avec la porte-parole du Gouvernement, Prisca Thevenot. Cette dernière était en Mayenne afin de mesurer avec les autorités départementales, l’état d’avancement des politiques prioritaires du Gouvernement. Elle s’est notamment rendue auprès d’élèves du Lycée Ambroise Paré de Laval, dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie. C’est aussi dans le cadre du Sommet « Choose France » que s’est inscrite la venue de la ministre dans les locaux de Séché Environnement, à Changé. « La porte-parole du Gouvernement qui vient en Mayenne sans rencontrer la profession agricole, cela nous ne l’aurions pas toléré, nous rapporte alors le président de la FDSEA, accompagné de son secrétaire général adjoint. Nous l’aurions perçu comme la volonté du Gouvernement d’écarter tout un pan de notre économie départementale, ce qu’a d’ailleurs bien saisi la préfète qui a plaidé pour la tenue de cette audience ». Et ainsi rendu le tour de la ministre en Mayenne plus complet.
PLOA : ne pas perdre pas de vue les attentes
Cet échange entre la FDSEA et la porte-parole du Gouvernement vendredi dernier avait forcément une résonnance toute particulière, puisque s’ouvrait également semaine passée l’examen en séance publique du Projet de loi d’orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture (PLOA). Celui-ci devrait d’achever par un vote solennel le 28 mai. A ce stade de la discussion, la FDSEA a fait état des principales inquiétudes dont lui a fait part le réseau syndical, associations spécialisées porcs et volailles en tête. « Le succès de notre mobilisation a permis à nos propositions d’amendements d’être largement reprises par les élus parlementaires, introduit Florent Renaudier. Notamment celles sur l’article 1er sur la souveraineté alimentaire, selon laquelle la protection, la valorisation et le déploiement de notre agriculture sont reconnus d’intérêt général majeur. » Les responsables agricoles regrettent toutefois que certaines propositions, notamment sur les ICPE, aient été déclarées irrecevables. « Pour nous, cela apparait comme une volonté du législateur de se limiter à certains sujets », souligne l’éleveur de volailles Jean-Yves Guérot.
« Arrêter avec cette France du Cerfa ! »
Pour Prisca Thevenot, « le PLOA est par définition un texte d’orientation, de programmation. Tous les amendements ayant trait à des mesures de simplification seront rejetés via l’article 40 de la Constitution car jugés irrecevables ». Et la Ministre de poursuivre : « on a actuellement dans les tuyaux deux projets de lois. Pas dans des années, pas dans 1 an, pas dans 6 mois, maintenant ! Le bon véhicule législatif pour ce type d’amendements sera la loi de Simplification globale, dont l’examen en Commission parlementaire spécifique s’ouvrira fin juin, puis début juillet en séance publique dans l’Hémicycle. Nous avons aussi mis en place des missions parlementaires pour traiter ce sujet de la simplification. On a la bonne méthode, on a le calendrier en tête, on a le cap pour faire que cette France du Cerfa s’arrête ! ». Des propos engageants, faisant de la bouche même de la porte-parole de l’Etat « écho au bon sens paysan communément recherché ». Faisant surtout échos aux revendications des manifestations agricoles de l’automne et l’hiver derniers mais qui dans l’immédiat, pour les responsables de la FDSEA, demandent encore confirmation. « Il y a la parole, il y a les actes. Nous, nous sommes résolument attachés aux actes. Or, nous n’avons pas encore vu la véritable simplification de la gestion des haies, la mise en place de nos demandes sur l’ eau et sur les ICPE. Pire, on a ouï-dire du National qu’une seconde consultation du public se mettrait en place pour tous les projets ICPE… Si ça c’est de la simplification ! », s’agacent les représentants professionnels devant une ministre prenant notes. « Quant aux versements des aides PAC pour les agriculteurs engagés en bio et en MAEC, on est très loin de l’adéquation entre la parole et l’acte. Il faut vraiment accélérer les procédures pour ces derniers, cela urge ! ». A bon entendeur.