Les fortes pluviométries de ces dernières semaines engendrent des difficultés pour pénétrer dans les parcelles. FDSEA et JA alertent la préfecture de Mayenne sur les impossibilités de répondre à certaines obligations réglementaires, afférentes à la couverture hivernale des sols.
Adapter la réglementation aux réalités du terrain
Faire preuve de pragmatisme… C’est ce qu’ont une nouvelle fois demandé la FDSEA et JA dans un courrier commun adressé cette semaine à Marie-Aimée Gaspari, préfète de Mayenne. Alors que se joue actuellement la validation du prochain programme Nitrates, la couverture hivernale des sols reste une obligation imposée à tout agriculteur situé en zone vulnérable (présente sur la totalité du département de la Mayenne), mais aussi hors zone vulnérable suite à la mise en place de la nouvelle programmation de la Pac (via la BCAE6). Obligation qui, compte tenu d’un mois d’octobre record en pluviométrie, parait difficile à respecter dans de nombreux cas, notamment après les récents battages de maïs.
Octobre 2023 : mois record en pluviométrie
Le mois passé ressort comme un mois record de pluviométrie. Les relevés de la station météorologique de L’Huisserie ont montré qu’il n’était jamais tombé autant de pluie sur le département en octobre depuis 2005 (année à laquelle les mesures ont commencé). Les experts météorologues indiquent que le cumul des précipitations sur le mois atteindrait plus de 180 mm, dépassant le précédent record établi en octobre 2012 où il était tombé 155 mm de pluie. « Dès lors, bon nombre de parcelles du département se retrouvent actuellement ennoyées, constate Florent Renaudier, président de la FDSEA. Cette situation génère des retards dans les semis d’automne. Elle génère également des difficultés pour procéder au mulching après les battages ».
Mulcher 15 jours maxi après la récolte
Pour rappel, la réglementation impose formellement à tous les exploitants le broyage et l’enfouissement superficiel des cannes sous 15 jours après battage. « Jusqu’à cet automne, les cultures de maïs et de sorgho avaient été particulièrement sauvegardées par la météo sur notre département. Les conditions satisfaisantes de semis et les précipitations estivales tombées au bon moment ont permis d’engendrer des récoltes de fourrages correctes et de qualité. Les silos ont été remplis rapidement ! », souligne l’éleveur de Laubrières, ravi. Et d’ajouter : « les soles de cultures de printemps battues ont de fait été plus importantes qu’à l’accoutumée, ce qui étaye d’autant plus la démarche que nous engageons envers les services de l’Etat ». Par démarche, le président de la FDSEA indique avoir cosigné avec le président des Jeunes agriculteurs, un courrier demandant à la préfète de Mayenne de mettre exceptionnellement en place un système d’exemption à la couverture hivernale des sols. Il viserait les exploitants mayennais en situation de ne pouvoir respecter cette année l’obligation de broyer et d’enfouir les résidus de cultures après battages, faute de pouvoir pénétrer dans les parcelles. « Nous l’avions déjà alertée l’an passé sur les répercussions morales et économiques de précédents contrôles de l’OFB menés chez des éleveurs porcins, qui n’avaient pu mulcher les cannes de leurs maïs justement à cause des excès d’eau ». Les responsables agricoles le martèlent : « de tels épisodes, la profession n’entend pas les revivre ! ».