Alors que les députés vont examiner en séance publique le projet de loi portant sur les négociations commerciales 2024, la FNPL rappelle qu’au moment où la collecte laitière continue de dévisser, il serait parfaitement inacceptable que les parlementaires cautionnent ou même participent à une baisse des prix agricoles sur le marché intérieur.
Au Sommet de l’élevage, Thierry Roquefeuil et les éleveurs laitiers présents sur place ont mis en exergue auprès du Ministre Bruno Le Maire le sujet majeur du moment, à savoir le renouvellement des générations. Les éleveurs ont besoin de signaux positifs pour s’installer ! Certaines entreprises l’ont compris, il était temps que le Ministre de l’Économie l’entende également.
Nous déplorons un cadre législatif trop mouvant et un jeu d’annonces du Gouvernement visant uniquement à baisser les prix de l’alimentaire. Sur les seuls derniers mois : loi « Descrozaille » sur les relations entre distributeurs et leurs fournisseurs en mars 2023, panier anti-inflation, annonces de Bercy en juin sur la réouverture des négociations … Le texte présenté maintenant au Parlement n’a que pour seul et unique objectif la baisse des prix et cela n’est ni raisonnable ni compréhensible pour les éleveurs : les charges subies dans les fermes ne sont pas liées aux cours mondiaux et ne baissent pas !
Pour éviter de payer le lait à sa juste valeur, certains acteurs font le choix de s’approvisionner à l’étranger : nous dénonçons cette attitude et le réseau FNPL va justement se mobiliser pour vérifier que l’étiquetage n’est pas trompeur. Avoir une politique commerciale qui consiste à délocaliser ses approvisionnements systématiquement pour baisser le prix aux producteurs n’est pas admissible et ne peut être que dévastateur au regard de l’enjeu du renouvellement des générations.
La responsabilité doit donc l’emporter aussi bien dans les entreprises que chez les députés. Comme l’a rappelé le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire lors de son passage au Sommet de l’élevage les lois EGalim 1 et 2 doivent être préservées. La FNPL le réaffirme fermement : il ne doit y avoir aucun détricotage, même temporaire, de la sécurisation de la Matière Première Agricole (MPA), c’est le prix du lait qui est en jeu !
Si nous saluons les annonces du Ministre concernant une mesure fiscale incitative pour l’élevage bovin, cela n’exonère aucunement une prise de conscience ferme et définitive de la classe politique pour dissocier défense du pouvoir d’achat et préservation des prix agricoles !