Lundi 20 février, 300 aviculteurs des Pays de la Loire se sont rassemblés devant la préfecture de Région, à Nantes pour réclamer le versement du solde des indemnités de la première vague de la grippe aviaire. Un solde promis en décembre et toujours pas versé.
Par solidarité et à l’appel de la FDSEA 53, une délégation mayennaise a fait le déplacement à Nantes, même si la Mayenne est nettement moins impactée que les autres départements ligériens.
« On a l’impression d’avoir été entendus. On nous a indiqué que toutes les indemnisations de la première vague d’influenza aviaire, c’est-à-dire de 2020-2021 devraient être payées avant le 31 mars », résume Jean-Yves Guérot, éleveur en Mayenne et membre de la délégation qui a été reçue en préfecture par le Draaf par intérim, M. Jacquemin, lundi, à Nantes, pendant que, devant la préfecture de Région, 300 aviculteurs s’étaient rassemblés. Et de rappeler la date limite de dépôt des dossiers, à savoir ce vendredi 24 février. « Nous n’avons pas demandé de report de cette date », souligne l’aviculteur mayennais, qui est aussi membre du Cravi Pays de la Loire. « Normalement, à partir du 1er mars, l’État, comme FranceAgriMer, auront toutes les données pour pouvoir commencer à indemniser les aviculteurs. Avec la FRSEA Pays de la Loire et les FDSEA des 5 départements ligériens, on sera exigeants afin d’avoir des paiements le plus rapidement possibles », insiste Jean-Yves Guérot, non sans rappeler que « certains aviculteurs attendent 140 000 euros d’indemnisation. Ce n’est pas rien ! »
Le 23 décembre dernier, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, s’était engagé, lors de sa visite en Vendée, à ce que les indemnisations s’opèrent rapidement. Cela fait maintenant plus de deux mois… « Le temps de l’Administration n’est pas celui de l’élevage », commente Jean-Yves Guérot. Certains élevages sont vides depuis plusieurs mois, touchés par la 1re vague d’influenza aviaire, puis par une impossibilité de remettre en place, faute d’animaux d’un jour… « Ils n’ont pas eu un centime de revenu de leur métier ! » Concernant la deuxième vague, c’est-à-dire celle, toujours en cours, qui a débuté le 15 septembre dernier, « rien de concret n’est ressorti » de la réunion en préfecture, explique Christophe Labour, président de la section avicole de la FRSEA Pays de la Loire. « On est toujours sur un accord de principe mais sans confirmation ». Les arbitrages seraient toujours en cours entre les ministères de l’Agriculture et de l’Économie. « Ils nous ont confirmé qu’il n’y aurait pas de coefficient stabilisateur et les enveloppes ne sont pas remises en cause, a complété Jordy Bouancheau, JA de la Vendée et membre du conseil d'administration au national. On a tous passé beaucoup de temps à remplir les dossiers. Ils ont tout, alors il faut des procédures simplifiées maintenant. La force de notre réseau, c’est de faire du cas par cas. On va y aller. Si vous voyez des gens en détresse autour de vous, allez voir vos responsables locaux. »
Si la profession a montré sa capacité à se mobiliser, chacun était d’accord pour dire que des réponses restent en suspens, à commencer par celle de la vaccination. « On a eu la confirmation que l’État ne bougera pas tant que l’Anses ne se sera pas prononcée. Alors, on va interroger l’Anses », a prévenu Jordy Bouancheau. Le bras de fer est loin d’être terminé !
V.G. et D.C.