9 500 actifs

Florent Renaudier, président de la Fdsea 53, a d’abord rappelé ce qu’est le syndicat majoritaire dans le département : « nous représentons toutes les productions, tous les cantons. Nous sommes le seul syndicat représentatif dans le département ».
Ensuite, Sandra Racine, responsable de la commission des employeurs de main-d’oeuvre, a listé des chiffres significatifs : 9 500 actifs, dont 1/3 de femmes, 4 180 exploitations, 7,5 % de l’emploi du département… Mais « un manque de travailleurs.
Pourtant, a ajouté Sandra Racine, on travaille le sujet avec nos Anefa. On est présent sur les salons, on communique avec les communautés de communes, Pôle Emploi. On va chercher de la main-d’oeuvre ailleurs… »


Le compte n’y est pas

C’est ensuite le secrétaire général de la Fdsea, Mickaël Guilloux, qui a dressé une synthèse de la réalité des prix payés aux producteurs, malgré la loi Egalim. « Le lait est payé 330 €/1 000 litres pour un coût de revient à 388 €/1 000. Le porc, c’est 1,40 €/kg pour un coût de production de 1,65 €. C’est la même chose pour la viande bovine où il manque 70 centimes par kilo pour couvrir les coûts de production. Le compte n’y est pas. Pourtant la loi Egalim a été votée pour construire le prix à partir du coût de production. » La Fdsea attend de l’État du concret, à savoir « faire respecter la loi Egalim », réclamant « des dates, des euros et des contrats tripartites ».


« La Pac est en train de s’écrire »

Autre sujet d’actualité, la future Pac avec cette question posée par la Fdsea au représentant de l’État : « que veut-on des agriculteurs français ? » Une question qui trouve sa légitimité dans les propositions actuelles de convergence des aides à l’hectare, voulue dans la prochaine Pac. « Cela ne nous convient pas », souligne Florent Renaudier, qui rappelle déjà qu’au cours des 5 dernières années, « la convergence interne a entraîné une perte de 48 €/ha pour les agriculteurs mayennais ». Car derrière cette réforme de la convergence à l’hectare se peaufine la disparition progressive de l’élevage. « La situation actuelle est telle que les éleveurs de viande bovine ont entre 33 % et 50 % de leurs revenus qui dépendent directement des aides Pac. Si on les arrête, on va devenir un département céréalier, car on sait que lorsque l’élevage part, il ne revient pas », craint Florent Renaudier.


Prix des matières premières

Et l’avenir, pour certaines productions, n’est pas rose. Prenons le porc. Certes les cours, au cadran de Plérin, sont repartis à la hausse, timidement. Mais celle du prix des matières premières croît plus rapidement et, comme l’a souligné Mickaël Guilloux, « elle n’a pas été anticipée dans les négociations commerciales. On n’a pas pris les devants alors que l’on sait que, dans 3 mois, le prix des matières premières sera encore plus élevé. » Il aurait souhaité, pour l’ensemble des éleveurs, « que cette hausse soit anticipée et déjà répercutée sur les prix de distribution. Cela n’a pas été fait. Il risque fortement de se répercuter sur les producteurs ! » Alors, certes, les négociations commerciales ne sont pas totalement achevées. Celles sur les produits à marque se sont poursuivies jusqu’au 12 mars. Celles sur les MDD (marques de distributeurs) n’ont pas de date butoir. 
Soulignant sa méthode, celle du dialogue et de la porte ouverte, le préfet Xavier Lefort a écouté, précisant que certains sujets, comme les négociations commerciales, sont du ressort de l’échelle nationale. « D’autres sujets se traitent à notre niveau. Je pense aux contrôles dans la loi Egalim », a-t-il glissé. En faisant le tour des sujets plus locaux, la Fdsea a souligné l’implication de la Ddt dans le dossier du dégrèvement de la Tfnb suite à la sécheresse estivale de 2020. Il a été aussi partagé le nécessaire « second souffle » à redonner à l’application Vigie53Agri pour prévenir d’eventuelles intrusions. Le préfet a également parlé d’irrigation, suite au dernier comité départemental de l’eau qui s’est tenu vendredi 12 mars. « Le département est peu irrigué et pourrait le devenir beaucoup plus qu’il ne l’est », a-t-il résumé. 
Si tous les sujets n’ont pu être résolus, l’objectif de cette rencontre est néanmoins atteint : une première prise de contact sur les sujets qui préoccupent les agriculteurs mayennais.